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Alain Touraine : sortir de la crise.

La mort du social, que nous vivons, qu'est-ce que c'est ? C'est une crise liée au fait qu'un un élément essentiel du système social se détache des autres. Au système financier traditionnel, servant à financer l'économie et les particuliers, s'est ajouté un 2° système financier, gigantesque, sans fonction sociale autre qu'enrichir une minorité. Ce 2° système s'est développé et se détache du système social qui se fragmente.
Les salariés ne savent plus à qui présenter des revendications. Vide sur la scène politique. Le résultat est que nous sommes dans une situation qui ne peut être améliorée qu'en recomposant le système social.
Avoir en commun des objectifs communs. Cela suppose que l'état intervienne pour corriger les déséquilibres, éviter que les capitalistes prennent tout. L'état donne gros, très gros, pour éviter l'écroulement de l'économie. Pas de visibilité, seule la spéculation se porte bien. Situation de décomposition de la société. C'est pathologique mais cela rejoint un mouvement à long terme, la création d'une économie au delà de toute atteinte des acteurs sociaux.
L'économie n'appartient plus à la société. Il n'y a plus d'économico-social, mais une séparation du social et de l'économique.
Les institutions sociales n'étant plus capables de réguler sont en décomposition : crise de la ville, de l'état de l'école, de la justice. La famille grâce à un taux de divorce élevé se porte bien. Mais l'école détruit un grand nombre d'enfant et d'adolescent
Comment rétablir un certain contrôle ?

Il y a deux possibilités et pas trois. Le retour à "l'usual" est impossible. La 1° possibilité,la plus probable, c'est la catastrophe. Les USA ont perdu leur prédominance, les européens vont très mal, avec des taux de croissance très bas, comparés aux chiffres des pays émergents c'est indiscutable et on commence à voir des personnes partir car on ne leur offre pas de perspectives.
Nous nous sentons menacés par les communautarismes et nous savons mal gérer les relations avec les minorités.
L'autre solution consiste à reconstruire une autre société. Face au système financier 2, énorme bulle, qu'opposer ?, alors qu'il y a séparation de l'économique et du social et que le social est en ruine ?
La sensibilité actuelle est peu sociale et plus culturelle. Ce qui bouge ce sont les mouvements de femmes, les mouvements écologiques, les minorités. La volonté des sujets d'être maitres de leur vie. Anna Arendt : les humains ont le droit d'avoir des droits.
Partout dans le monde les gens disent : je veux être respecté. C'est une force énorme.
Deux montagnes. A partir de là, ré-infiltrer des valeurs, réanimer la société. Le problème n'est pas tellement de redresser l'économie que de redéfinir nos valeurs. Que doit être l'école. Le vieux système ne fonctionne plus. Réanimer ce vide social, à partir du haut : les exigences de l'économie et les exigences des sujets.
Recréer des éléments qui orientent l'action sociale et la vie personnelle Nouvelles transformations, comme la société industrielle avait succédé à la société politique qui avait succédé à la société religieuse.
Il faut mettre l'accent sur ce qui est le plus loin des pratiques ordinaires, sur ce qui fonde nos valeurs collectives.

Date de cet article : 2012-01-02


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