La pratique photographique comme moyen de création du lien social

"Photographe autodidacte de nationalité helvétique, Christophe Pittet a développé une sensibilité à l'égard des personnes qui se situent aux frontières de la société. La marge l'intéresse dans sa capacité à interroger le centre. Cette dynamique nourrit l'altérité et la reconnaissance des uns et des autres. Il est également travailleur social, formateur d'adultes, et doctorant en sociologie à l’Université de Strasbourg."

Le site suivant : De l'ombre à la lumière" présente l'accompagnement dans une prison suisse de détenues étrangères destinées à être expulsées à la fin de leur peine.
Dans ces conditions qui peuvent paraitre antinomiques à l'accompagnement social, Christophe Pittet montre l'intérêt de conserver la même démarche qu'avec tout autre détenu.
Voici comment il s'en explique : "Les conditions d’emprisonnement pour une femme d’origine étrangère, n’ayant ni de permis de séjour, ni d’attaches conséquentes avec la Suisse sont particulières au regard de celles d’une femme résidant dans notre pays.
En effet, la détenue étrangère qui de surcroît est aussi condamnée à l’expulsion du territoire helvétique n’a pas des possibilités aussi conséquentes telles que, par exemple, des congés réguliers dès le premier tiers de la peine ou un réel dispositif d’aide à la réinsertion professionnelle. De plus, elle n’arrive pas toujours à bien maîtriser notre langue, donc elle ne pourra que difficilement accéder aux formations professionnelles telle qu’un apprentissage.".

Notons que nous sommes en Suisse, pays qui met d'autres moyens que la France pour la formation et la réinsertion sociale des détenus..

L'entretien avec Clara, une des quatre femmes initiées à la photographies, montre tout l'intérêt de la démarche, sa dimension relationnelle, porteuse d'une réappropriation d'un projet de vie, malgré les épreuves.