philippefabry.eu, pour la formation en travail social Philippe Fabry » Formation » Les problématiques du travail social » Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle-t-on ? Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle-t-on ?L'INSEE dans "France, portrait social - édition 2013" présente trois grands types de parcours qui mènent au décrochage scolaire dans le secondaire, ou à l'échec dans les études supérieures (pas de diplôme obtenu). "Un quart des jeunes entrés en 6e en 1995 n’ont pas terminé avec succès leur formation dans l’enseignement secondaire. Ils sont « décrocheurs ». Parmi eux, huit sur dix n’ont pas de diplôme de l’enseignement secondaire et deux sur dix ont un BEP ou un CAP, mais ont échoué dans la formation qu’ils ont poursuivie ensuite. Les jeunes décrocheurs ont souvent eu des difficultés scolaires et sont souvent d’origine sociale modeste, mais pas tous. On distingue trois grands profils de décrocheurs : des jeunes au faible niveau d’études qui ont massivement redoublé au collège (près de la moitié des décrocheurs) ; des jeunes avec un bon niveau d’études à l’entrée au collège, mais qui échouent au CAP, au BEP ou au baccalauréat (un tiers des décrocheurs) ; et des jeunes qui sont passés par des enseignements spécialisés au collège (section d’enseignement général et professionnel adapté - SEGPA - notamment) (un cinquième des décrocheurs). Parmi les bacheliers poursuivant des études supérieures, un sur cinq n’obtient pas de diplôme du supérieur. Là aussi, le niveau scolaire et les origines sociales jouent un rôle, mais pas seulement. L’orientation et la situation financière des étudiants semblent également conditionner l’obtention d’un diplôme de l’enseignement supérieur. "Les chances de réussite varient fortement selon le baccalauréat obtenu : en moyenne, la probabilité de sortir sans diplôme du supérieur s’élève à 5 % pour les bacheliers généraux ; elle est comprise entre 12 % et 27 % pour les bacheliers technologiques (selon la série), et atteint près de 40 % chez les bacheliers professionnels." Pour approfondir cette question, je propose la lecture d'un dossier québécois : "Les milieux à risque d’abandon scolaire. Quand pauvreté, conditions de vie et décrochage scolaire vont de pair" montrant le lien étroit entre scolarité et emploi des parents, revenu de la famille et décrochage scolaire. Voir aussi Les alliances éducatives pour lutter contre le décrochage scolaire, avec notamment la remise en cause, par C. Blaya, de "l’amalgame entre absentéisme, décrochage, violence et délinquance". Voir également l'exemple de la région québécoise du Saguenay-Lac-Saint-Jean et la mobilisation régionale qui a fait reculer de 10 points le décrochage scolaire depuis le milieu des années 1990. Lire à ce sujet ce texte des auteurs du projet, Michel Perron et Suzanne Veillette, Territorialité, mobilisation des communautés et persévérance scolaire: la diffusion d’une innovation sociale au Québec Ce texte donne envie de découvrir les références constantes à des modèles tels que le partenariat écoles-familles-communauté (Deslandes, 2001), l’école ouverte sur son milieu (Bellemare, 2000) et la communauté éducative (Deslandes et Bertrand, 2001) Une conférence de Rollande Deslandes à ce sujet. Une courte conférence de Roch Chouinard (Université de Montréal) avec un passage important sur la baisse de motivation des enfants en lien avec les évaluations négatives des enseignants et les effets de classements (et de déclassement) qui en découlent. Pour en savoir plus, voir le site web : www.cnape.fr/files/telex/745.pdf Date de cet article : 2014-06-29 Philippe Fabry » Formation » Les problématiques du travail social » Les décrocheurs du système éducatif : de qui parle-t-on ? |