philippefabry.eu, pour la formation en travail social Philippe Fabry » Formation » Cours et conférences en lignes » Jean Furtos : Les effets cliniques de la souffrance psychique d’origine sociale Jean Furtos : Les effets cliniques de la souffrance psychique d’origine socialeDans cette conférence remarquable, Jean Furtos propose une série de concepts pour penser les effets de la souffrance psycho-sociale. Son point de départ est le constat du malaise des soignants : "C’est en effet curieusement par le malaise des intervenants que le malaise dans la culture nous a interpellés.
En référence à Freud (malaise dans la culture) Jean Furtos note que cette souffrance est la plus difficile à accepter pour l'être humain. Il la définit "en rapport avec « la déficience des dispositifs qui règlent les relations des hommes entre eux » (famille, état, société, ...). Si l’on espère que ces dispositifs ne règlent jamais l’intégralité des relations interhumaines, des régulations suffisamment bonnes sont pourtant nécessaires et souhaitées. Il considère tout d'abord une "précarité constitutive" de l'humain, inévitable. "Mais lorsqu’elle fonctionne bien, la précarité constitutive aboutit à une triple confiance : confiance en l’autre qui est là quand on en a besoin, confiance en soi-même qui a de la valeur, puisque l’autre s’en préoccupe lors des situations de détresse, et confiance dans l’avenir puisque d’autres situations de détresse pourront entraîner le même type de rapport liant et aidant. L’ensemble donne confiance dans le lien social qui porte la possibilité d’un avenir en société. Cette triple confiance est à la racine d’un narcissisme ouvert à l’altérité et à la temporalité, c'est- à-dire non autarcique. Dans le contexte actuel et selon l’histoire de chacun, cette précarité normale se trans- forme volontiers en précarité exacerbée, susceptible alors d’entraîner une triple perte de confiance : perte de confiance en l’autre qui reconnaît l’existence, perte de confiance en soi-même et en sa dignité d’exister, et perte de confiance en l’avenir qui devient menaçant, catastrophique, ou même qui disparaît (« no future »). Du fait de l’atténuation de la confiance, l'obsession collective qui définit une société précarisée devient celle de la perte possible ou avérée de ce que nous appelons les objets sociaux. Qu’est-ce qu’un objet social ? C’est quelque chose de concret comme l’em- ploi, l’argent, la retraite, le logement, la formation, les diplômes, les troupeaux, les biens. On en a ou pas. On peut les avoir perdus, ou avoir peur de les perdre en les possédant encore, ou de perdre les avantages qu’ils sont susceptibles de procurer. Un objet social, c’est une forme de sécurité." Jean Furtos présente ensuite "les trois modalités cliniques de la souffrance psychique d’origine sociale" avec une progression de la précarité qui mène à "l'auto-exclusion", qui suppose d'associer coupure avec soi-même et coupure avec l'environnement : "le terme « auto » renvoie à une activité psychique autonome, car tout en subis-
sant la situation d’exclusion, le sujet a la capacité d’exercer sur lui-même une activité pour s’exclure de
la situation, pour ne pas la souffrir, transformant ainsi le subir en agir."
Pour en savoir plus, voir le site web : www.ch-le-vinatier.fr/documents/Publications/Articles_RECHERCHE_Orspere-Samdarra/Les_effets_cliniques_de_la_souffrance_psychique_d_origine_sociale-J_Furtos_Sept.2007.pdf Date de cet article : 2014-07-06 Philippe Fabry » Formation » Cours et conférences en lignes » Jean Furtos : Les effets cliniques de la souffrance psychique d’origine sociale |