Ethique et travail social. L'approche de François Roche.

François Roche coordonne la Commission Éthique et déontologie du conseil supérieur du travail social (CSTS).

Dans cet entretien François Roche décrit tout d'abord la société actuelle, clivée, inquiète, repliée sur ses soucis catégoriels. Une société qu'on est en train de déconstruire avec un pouvoir cherchant à régler rapidement et au coup par coup les problèmes économiques, en s'adressant de plus en plus à des groupes, et en priorité ceux qui "gueulent le plus fort".
Cela tend à déstructurer la vie collective. Le lien se délite.
François Roche présente ensuite des qualités nécessaires aux travailleurs sociaux : se former, travailler à déconstruire ses représentations, les opinions mal fondées ; savoir écouter et se taire, savoir se mettre en retrait, se décentrer.
Enfin il présente ses conceptions de l'éthique, la recherche du juste et de l'équitable dans des situations précises.En partant des idéaux, la dignité, la liberté... il s'agit de chercher dans la complexité des situations.
François Roche explique que nous sommes dans une société de normes et qu'il faut examiner ces normes avec circonspection : la légitimité peut s'opposer à la légalité. Il y a une hiérarchie des droits et des règles : une convention internationale -par exemple la convention internationale des droits de l'enfant- l'emporte sur l'instruction d'un préfet, par exemple concernant l'accueil des mineurs non accompagnés (MNA).
Il en va de même pour le préambule de la constitution qui définit des droits inaliénables.Les textes qui sont en contradiction ont des rangs différents. Au plus haut il y a le respect de l'enfant et non le statut d'étranger.
Pour François Roche l'éthique l'emporte sur le droit et doit interpeller la loi. Mais cela suppose des débats collectifs qui prennent en compte les mandats institutionnels.