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Genvipart : une recherche portant sur les violences contre partenaires intimes.

"L'objectif de cette recherche était de décrire les dimensions genrées dans le cadre des violences entre paternaires intimes, afin de mieux comprendre les logiques d'actions des auteurs de ces violences. A partir des matériaux de recherche (dont des dossiers des services pénitentiaires d'insertion et de probation, de tribunaux judiciaires, et entretiens auprès d'auteurs d'infraction), 4 logiques d'action ont été décryptées.
Les résultats de cette recherche permettent non seulement une nouvelle approche de ces violences en incluant les dimensions de genre et de masculinités, mais aussi d'outiller les professionnel.le.s dans l'analyse et la prise en charge des publics accompagnés dans le cadre de ces infractions, notamment dans une perspective de réduction des récidives et de prévention précoce de ces conduites".

Une recherche importante qui permet de comprendre que la violence masculine ne peut se réduire à un fonctionnement unique (l'emprise).
Les quatre logiques d'actions différentes qui figurent dans le schéma ci-dessous permettent d'ouvrir des pistes pour l'accompagnement de ces hommes.

Patriarcat et dépatriarcalisation
Un grand intérêt de cette recherche est d'analyser ces violences comme des déviances et les revendications d'une domination masculines comme le signe d'une inadaptation aux normes sociales et juridiques en vigueur : " les auteurs de violence contre partenaire intime ne peuvent plus mobiliser des masculinités définies par l’idée patriarcale de domination masculine ou de « nature masculine » pour légitimer leurs conduites violentes, ils doivent composer avec des attentes institutionnelles et subjectives qui sont à l’inverse fondées sur les principes d’égalité, de respect de l’intégrité individuelle, de non-violence dans la résolution des tensions intimes et conjugales".
De ce fait, "Ces violences ne peuvent plus, comme cela était légitimement le cas auparavant, être analysées comme l’expression d’une domination patriarcale dès lors que celle-ci est progressivement démantelée. Elles doivent plutôt être analysées comme des violences produites par la nouvelle condition sociale de genre qu’est ce démantèlement en cours. Cette nouvelle condition sociale est caractérisée par une tension sociale et subjective entre des logiques de patriarcalisation issues du patriarcat (au sens où la culture contemporaine et les formes différenciées de socialisation sont encore pleines de « patriarcalité ») et des logiques de dépatriarcalisation issues des mouvements féministes et portées par les valeurs et les normes d’égalité et de non discrimination dans les systèmes juridiques de l’Union Européenne et de la France. En ce sens, la violence contre partenaire intime qui a longtemps pu être considérée comme « normale » au regard de la « nature » des hommes et des femmes et de l’institution du mariage, est clairement devenue une déviance en contexte d’égalité de genre et de relativité des liens conjugaux et familiaux au regard des droits des individus et de leur intégrité personnelle".


Plusieurs de ces formes de violence sont analysées par des hommes accompagnés au Québec par le GAPI, groupe d'accompagnement des personnes impulsives (voir plus bas).

Pour en savoir plus, voir le site web : ierdj.fra1.digitaloceanspaces.com/media_library/2024/02/19.28_GENVIPART_rapport.pdf

Date de cet article : 2024-06-17


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