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La notion de handicap psychique

En 1995, un rapport, "Une souffrance qu'on ne peut plus cacher", issu d'un groupe de travail à l’initiative de la délégation interministérielle à la Ville (Div)et de la délégation interministérielle au RMI (Dirmi) et dirigé par Antoine Lazarus et Hélène Strohl, avait fait remonter de tous les terrains du social, le constat de la généralisation d'une nouvelle problématique sociale mettant en échec les professionnels de l'éducation, de la santé, de l'insertion sociale, de la psychiatrie, des politiques de la ville...
Cette problématique, mélange de souffrance et d'incapacité d'agir, a alors été catégorisée comme "handicap psychique".
"Le mal être des intervenants peut se traduire par différents symptômes :
  • - dans les quartiers, l'incapacité à mobiliser les personnes, à faire émerger une demande sans un long travail préalable. Le constat que font les auteurs de la recherche action sur le quartier des Francs Moisins à Saint Denis, c'est que, d'une part, en dépit des sollicitations dont font l'objet les dispositifs psychiatriques, ce sont les médecins généralistes qui sont confrontés en première ligne à un certain nombre de clients qui soit ne présentent pas de troubles somatiques, soit des troubles récurrents sans cause organique, c'est d'autre part que dans ce lieu, le lien social est absent ou peu visible, délitement se traduisant dans les difficultés des personnes à se mobiliser, le manque d'énergie qui rendent tout projet de développement social urbain très aléatoire, sans un travail préalable qui vise à faire émerger la demande.
  • - dans les commissions locales d'insertion, ce mal - être se traduit soit par la récurrence des échecs, vis à vis du travail mais aussi du logement, de la vie sociale et familiale, soit par l'incapacité de proposer, à une proportion notable des allocataires du RMI un contrat d'insertion, qui ne soit pas une injonction thérapeutique. Les intervenants s'interrogent sur la possibilité même d'établir une relation d'aide, voire une relation tout court, avec des personnes qui sont moins révoltées qu'effondrées.
  • - Dans la ZEP, les enseignants font état d'enfants affectivement profondément perturbés, pour qui l'apprentissage ne prend pas de sens : l'école est à la fois étrangèreet indistincte par rapport aux relations qu'ils ont dans leur famille et dans leur vie quotidienne.
  • - dans les missions locales, les accueillants parlent de surinvestissement ou de désengagement à l'égard de jeunes en grandes difficultés.
De tous ces endroits surgit une plainte, la mission assignée, qui il est vrai dépasse largement en ambition celle du traitement catégoriel des problèmes de populations spécifiques, semble trop ambitieuse ou les clients ne sont pas accessibles à ces outils du social."

Pour approfondir cette problématique je propose de lire l'étude documentaire "Handicaps d'origine psychique et évaluation des situations menée par Jean-Yves Barreyre.

Pour en savoir plus, voir le site web : lesrapports.ladocumentationfrancaise.fr/BRP/954050300/0000.pdf

Date de cet article : 2008-05-19


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