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Immigration et intégration. Maryse Potvin et Paul Eid présentent une comparaison France-Québec

Maryse Potvin et Paul Eid pointent qu’en France et au Québec il y a eu peu de travaux sur le concept de 2° génération ; Il y a en France une confusion concernant ces populations du fait de l’interdiction de produire de statistiques concernant l’origine ethnique. Qui est né en France, qui est venu avant l’âge de 10 ans, après ?
La confusion alimente un discours politique stigmatisant concernant les jeunes d’origine arabe en France.. C’est moins fort au Québec mais le phénomène y est présent.
Au Québec les jeunes d’origine Haïtienne sont repérés comme plus en risque de délinquance mais les jeunes d’origine arabe paient le prix du 11 septembre. Les études présentées dans la recherche de Maryse Potvin et Paul Eid portent sur la mobilité sociale, l’accès à l’emploi, la construction de l’identité. Celle ci est compliquée du fait de l’attribution à ces jeunes autochtones du parcours migratoire de leurs parents.
La recherche pointe une coupure générationnelle dans ces communautés (arabe et haïtienne). La 2° génération est sollicitée par la 1° génération pour participer aux instances communautaires. Les jeunes répondent très peu à ces demandes. Ils ont peu de réseaux contrairement à d’autres communautés, par exemple les communautés juives ou italiennes. Ce manque de réseau est très préjudiciable dans la recherche d’emploi et dans l’intégration en général. Les jeunes revendiquent l’intégration à « leur » société, et non à celle de leurs parents.
Un des enjeux de cette recherche concerne les politiques de discrimination positive. Une solide recherche statistique montre que ces politiques sont indispensables . Par exemple de jeunes noirs très diplômés ont les mêmes problèmes d’accès à l’emploi que des jeunes blancs peu diplômés. Les programmes permettent d’équilibrer les chances.
La recherche de Paul Eid porte sur les rapports de genre. La représentation des arabes dans la population Québécoises est que les femmes arabes sont dominées. A noter : au Québec un arabe sur deux est chrétien. Le Québec est un des lieux où les arabes chrétiens ont fui. Les filles d’origine arabes confirment que leur morale éducative est très stricte pour les filles. Elles font les frais du désir de maintien des traditions. Les chercheurs pointent que ce phénomène est très médiatisé.
La recherche pointe aussi le fort sentiment d’injustice chez les jeunes d’origine arabe et Haïtienne. Ils n’acceptent pas des métiers qu’acceptaient leur parents comme une solution d’entrée dans le système. Eux recherchent des emplois qui correspondent à leurs études. Les jeunes d’origine haïtienne naviguent entre trois modèles identificatoires : celui de leurs parents, qu’on leur attribue mais qu’ils connaissent peu ; celui des noirs américains, très référé à l’esclavage et à la « black-exploitation » ; le modèle québécois.
Une différence majeure entre la France et le Québec est que la France a un discours officiel, républicain qui exige des immigrés de devenir français, de s’intégrer, alors que le multiculturalisme canadien permet de revendiquer ses origines . Mais ce discours, plus la stigmatisation, n’aide pas à l’intégration.

Pour en savoir plus, voir le site web : www.erudit.org/fr/revues/rs/2008-v49-n3-rs2769/019889ar.pdf

Date de cet article : 2008-05-31


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