Les liens affectifs en famille d’accueil, par Nathalie Chapon, Gerard Neyrand, Caroline

Ce livre explore la complexité des liens affectifs au sein des familles d'accueil en France, remettant en question les définitions traditionnelles de la parenté et de la famille. Il examine la relation entre les enfants placés, leurs parents biologiques et leurs familles d'accueil, soulignant la nécessité de reconnaître la "parentalité d'accueil" et la "coparentalité" pour mieux répondre aux besoins des enfants.
Les auteurs (deux sociologues et une juriste) analysent comment le droit et les institutions de protection de l'enfance sont interpellés par ces nouvelles configurations familiales, notamment en ce qui concerne la reconnaissance des liens multiples et l'adaptation des cadres juridiques. Ils mettent en lumière les défis et les paradoxes auxquels sont confrontés les familles d'accueil, les enfants et les professionnels, plaidant pour une évolution des pratiques et des lois afin de sécuriser le parcours et le bien-être des enfants placés, en reconnaissant la pluralité de leurs attaches.
Cela les conduit à proposer des pistes juridiques concrètes pour une meilleure prise en compte de la complexité des situations de placement et une ouverture vers des formes de parenté plurielles.

Leur critique de la norme d'exclusivité du lien de filiation (un enfant ne doit avoir qu'un père et qu'une mère) peut être illustrée par cette citation de Françoise-Romaine Ouelette (1998) : « La polarisation de la famille sur l’affectif disqualifie les unions qui ne sont pas prioritairement au service de l’échange amoureux, de même que les filiations qui ne s’actualisent pas dans une relation d’attachement mutuel structurante pour l’enfant. Contrairement à ce que les adultes d’aujourd’hui ont connu dans leur jeunesse, les enfants sont maintenant nombreux à vivre dans des foyers monoparentaux ou recomposés, dans lesquels des enfants nés d’unions différentes peuvent se retrouver. Dans ces foyers, il arrive que les liens de parenté informelle soient vécus comme plus importants ou plus “ vrais ” que la filiation établie. Le modèle privilégié est celui de la famille centrée sur le lien adulte-enfant dans lequel on s’engage volontairement, au quotidien, pour vivre une relation d’authenticité et de responsabilité directe en termes de soins, d’éducation et de soutien affectif. »

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