philippefabry.eu, pour la formation en travail social Le viol, aspects sociologiques d’un crime, par Veronique Le Goazioule viol est un crime très ancien, aussi vieux que le monde. Il a jusqu'ici été peu étudié par les historiens et les sciences sociales. De ce fait ce phénomène est méconnu. Dans cette émission de France culture, « le bien commun » (par Antoine Garapon) Véronique LE GOAZIOU explique tout d'abord que les enquêtes de victimisation révèlent que moins de 10% des victimes révèlent les faits.
Véronique LE GOAZIOU indique d'ailleurs que ce phénomène est en train de changer et que la judiciarisation croissante de ces affaires est très prévisible. Le viol devient l'objet de la plus grande réprobation sociale.
Contrairement à la représentation commune, les victimes connaissent presque toujours l'agresseur qui est presque toujours un proche ainsi que l'explique Laurent Mucchielli qui a dirigé cette recherche : « le viol demeure avant tout un crime de proximité, c'est-à-dire se produisant dans le cadre de l'inter-connaissance voire de l'intimité. Environ 85 fois sur 100, auteurs et victimes se connaissent. Cette violence est perpétrée par des hommes (quasi exclusivement) sur des femmes ou des enfants (filles et garçons) avec lesquels ils ont le plus souvent des liens affectifs ou relationnels de forte intensité. » (Lire la présentation du livre par Mucchielli). L'intérêt de la démarche sociologique d'étude des jugements de 425 affaires de viols, dans trois départements, est d'aboutir à des distinctions entre cinq types de viols très différents et imposant des réponses judiciaires et psycho-sociales différentes :
19% des victimes sont de sexe masculin et ce chiffre est sous estimé car les hommes ont encore plus de mal que les femmes à révéler ces abus. Quand il s'agit du viol par un inconnu la dénonciation des faits est souvent très rapide. Les viols par des inconnus concernent surtout des adultes qui ont la capacité de dénoncer. C'est beaucoup plus difficile quand il s'agit d'un proche. Il faut du temps pour maturer, comprendre qu'il s'agit d'un crime. Dénoncer pose des dilemmes : par manque de preuves la plainte peut ne pas aboutir. Les effets sur la famille sont aussi redoutables. Quand les faits remontent à plusieurs années c'est la parole de la victime contre celle de la personne accusée. Le « meurtre du consentement » est un crime invisible. La stricte pénalisation du viol est insuffisante et il faut mettre en œuvre un travail de réparation. La condamnation est un temps fondamental mais insuffisant. Les victimes ont besoin de soutien. Tous les viols n'ont pas le plaisir sexuel comme intention principale. En étudiant les témoignages et les enquêtes V Le Goaziou trouve plusieurs intentions :
Le viol, aspects sociologiques d’un crime, par Veronique Le Goaziou [1ère de couverture] |