philippefabry.eu, pour la formation en travail social Philippe Fabry » Livres » Arlette Farge : La déchirure Souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle La déchirure Souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle, par Arlette FargeArlette Farge, après des décennies passées dans les archives, se penche sur un phénomène qu'elle a noté : la banalisation, l'indifférence profonde à la souffrance des pauvres, ceci à partir d'une idée tenace : leur supposée accoutumance à la douleur, à la souffrance.
Les riches parlent, dans leur correspondance, de leurs souffrance. Ils ont les mots et une socialité consolatrice. Faute de mots, faute d'attention à leurs souffrance, les plus démunis ont du mal à la penser. Les archives témoignent cependant de ces souffrances. Les témoins des drames commentent. Par exemple, lors des noyades (sur lesquelles Arlette Farge a beaucoup travaillé), de nombreux textes attestent de l'action policière et de la perception des contemporains des situations de souffrance. Arlette Farge fait référence à Paul Ricoeur pour analyser "la conversion de la douleur en souffrance". Elle utilise un très vieux terme, le chagrin. Le chagrin c'est l'impuissance absolue : le corps sans mots. Même si elles sont partagées, la peste de 1709, la petite vérole de 1723, qui firent tellement de morts (notamment les enfants), les épreuves ne provoquent pas d'identification. Arlette Farge prend l'image des deux maisons, celle des des riches et celles des pauvres. La mort les réunit et ne les réunit pas. Si vous êtes aristocrate atteint par la vérole, vous ne voyez pas par la fenêtre que les autres l'ont. Arlette Farge décrit le dessaisissement de soi, la destruction du lien. Parmi les riches, tout de suite vient l'indignation. Les plus démunis sont "assignés" à leur conduite. Elle fait référence à Bourdieu, le concept d'habitus, avec la notion d'habitus déchiré ; ce que Castel nomme la dé-liaison sociale. Je suis frappé par la concordance de ces analyses avec celle de Jean Furtos sur les effets cliniques de la souffrance d'origine sociale"
présentation de l'éditeur :
La déchirure Souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle, par Arlette Farge [1ère de couverture] Philippe Fabry » Livres » Arlette Farge : La déchirure Souffrance et déliaison sociale au XVIIIe siècle |